La Lune au petit matin du 30 septembre

C'est le meilleur moment de l'année pour cartonner sur la Lune : elle est visible le matin (c'est souvent beaucoup moins turbulent que le soir), elle est très haute dans le ciel au dernier quartier en automne...
J'en ai donc profité
C14 + ASI 178 + IR




Une discussion qu'on a souvent eu concernant l'échantillonnage et surtout le sur-échantillonnage
gros plan d'une partie de l'image précédente vers Clavius


même endroit avec une barlow en plus alors qu'avec la 178 on atteint déjà le bon échantillonnage sans la barlow, inutile de dire que c'est très largement sur-échantillonné...
concentrez-vous sur les détails, au niveau des contrastes c'est moins bon, j'avais de la buée sur la lame !!

Magnifique Lionel !
De beaux détails tout en douceur.

Merci d'avoir fait le test du sur-échantillonage car c'est très intéressant de pouvoir comparer. Mais si tu avais de la buée, la comparaison est faussée   .
Mais c'est la grande force de la 178 et de ses tout petits pixels. Inutile de mettre de barlow donc bien plus de lumière.
En imagerie planétaire on compte beaucoup sur ce progrès technologique : avoir des pixels de plus en plus petits tout en conservant un excellent rendement quantique. Ce qui permettra à l'avenir d'utiliser des instruments à grande ouverture.
Le Newton est l'avenir du planétaire  alors que actuellement c'est plutôt les Cassegrains qui dominent.

Je vais refaire l'expérience dès que je pourrai, je suis sûr que les détails sont bien meilleurs avec la Barlow, là je suis d'accord ce n'est pas flagrant, mais quand même...

Le problème c'est que avec la barlow tu vas être obligé de monter le gain et/ou le temps d'expo. Donc plus sujet à la turbulence et au bruit.
Si le bon échantillonnage est atteint je pense qu'il est inutile d'aller plus loin. Sauf peut-être dans d'excellentes conditions (turbulence, transparence, collimation ...)
Mais le test vaut la peine d'être fait pour en avoir le coeur net. Et on le sait, entre les formules mathématiques de la théorie et la réalisation sur le terrain, il y a souvent une différence.

En page d'accueil sur le site, en cliquant sur l'image, on peut la voir en pleine résolution, c'est bien mieux que sur le forum...

D'autant plus que la formule qui donne le pouvoir séparateur théorique d'un instrument est surtout basée sur une séparation d'étoiles doubles, ce ne serait pas du tout la même pour les détails bien contrastés sur la Lune. A mon avis la résolution atteinte sur la Lune est bien inférieure et du coup je pense qu'on n'atteint pas le bon échantillonnage si on ne met pas la barlow, j'ai bien l'impression que c'est meilleur avec la barlow que sans ce qui ne devrait normalement pas être le cas. Pour la Lune il faudrait revoir la formule (je ne sais pas comment) mais ça vaudrait le coup d'avoir quelque chose qui soit plus proche de ce qu'on observe réellement.

Pour illustrer mon propos :
Alors que l'atmosphère n'était pas parfaite, on voit facilement des cratères de seulement 2km. Sachant que dans ces 2 km on voit le côté éclairé par le soleil et le côté dans l'ombre, ça veut dire que les détails sont plutôt de l'ordre de 1km, peut-être un peu moins donc 0,5", c'est déjà en-dessous du pouvoir séparateur théorique de mon télescope. Voilà pourquoi je pense qu'on peut faire largement mieux que la théorie...

Sur ce gros plan de la vallée des Alpes, on voit la rainure dans le fond de la vallée. Sa largeur est de l'ordre de 500 m, ce qui fait 0,25" de résolution !!

Si je peux ajouter au débat, voici ci-après 2 images prises au C8 avec l'ASI224MC + filtre IR742 de la même zone. 1ère image avec la barlow X2, 2ème image avec un zoom à partir d'une image au foyer. Les différences viennent surtout du traitement (ondelettes notamment) mais j'ai du mal à trouver une différence notable en terme de pouvoir séparateur, peut-être un petit avantage à la prise avec barlow ?
Ce matin-là (19/01/17 vers 6h25TU) il y avait très peu de turbulence.

Ce n'est pas flagrant en effet, mais il me semble que les détails sont plus fins avec la Barlow

pour achever nos préjugés sur la résolution (nous avons tout faux car nous prenons pour vrai une formule approchée qui ne s'applique même pas aux images planétaires) :
Voici une image faite par Damian Peach, un as en matière d'imagerie planétaire
Archimèdes mesure 83 km de diamètre, le petit cratère dans l'arène à gauche ne mesure que 2,7 km


Sur ce gros plan, on voit même que son rempart est éclairé par le soleil.


Avec la résolution de l'image on peut estimer à 400 m la largeur éclairée du rempart ce qui, traduit en seconde d'arc vaut 0,2". Avec la soi-disante sacro sainte formule, la résolution d'un C14 est de 0,34" ! Il fait 2 fois mieux que ce qui est donné pour son télescope, il est magicien ou la formule ne s'applique tout bonnement pas...
Conséquence : si la résolution d'un instrument sur le planétaire est en fait 2 fois plus petite que ce qu'on a toujours pensé, il va falloir revoir nos configurations optiques, et du coup, avec l'ASI 178 il faut une barlow x2 et avec l'ASI 224 il faut une barlow x4 ! bien sûr si les conditions atmosphériques le permettent.

Ca fait sacrément plaisir de revoir des images du C14.
On a l'impression d'être l'équipage Apollo en orbite juste au dessus de la Lune... fascinant !